Nous voilà bien loin du boulevard.
L’actualité m’y ramène pour parler du plus petit théâtre qui soit à Paris, scénicule que nos lecteurs de province connaissent probablement mieux que nous et devant laquelle ils défileront tous.
Je veux parler du petit théâtre construit dans le Musée Grévin.
On y donne actuellement des pantomimes lumineuses qui sont à la fois la joie des yeux, grâce à la magique invention de M. Raynaud, le plaisir des oreilles par la très aristocratique musique dont M. Gaston Paulin les accompagne. Pas d’acteurs plastronant sous la blanche soutanelle, pas de petites femmes emplissant douloureusement des maillots douteux ; une impression lumineuse habilement exploitée et donnant au spectateur l’illusion du mouvement comme dans ces jeux d’enfants où la persistance de la vision fait assister durant la rotation de l’appareil à la course d’un jockey à cheval, aux exercices d’une fillette sautant à la corde.
Et à ces braves interprètes d’intrigues naïves, je donne, à défaut d’un feuilleton de Sarcey, ce petit coin de ma chronique.