Pauvre Pierrot
Par Christelle Odoux le lundi 8 décembre 1902, 11h07 - Les Pantomimes lumineuses - Lien permanent
Pantomime, peinte en 1891
Dates de représentation au Musée Grévin : novembre 1892 - février 1894
La bande originale a été prêtée en 1926, puis donnée en 1928 par la famille Reynaud au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM). Elle est conservée aux Archives Françaises du Film du CNC. Plusieurs copies grandeur nature et adaptations cinématographiques ont été réalisées[1].
Note
[1] Voir notre dossier Synthèse des reconstitutions de Théâtre optique et des adaptations de Pantomimes lumineuses
Nombre de poses : 500
Longueur : 36 mètres
Durée : environ 15 minutes
Musique : Gaston Paulin
Décor : un jardin au clair de lune. A gauche, maison de Colombine ; à droite, une colonne surmontée d'un vase de fleur ; au fond, une porte.
Personnages : Arlequin, Colombine et Pierrot
Arlequin paraît au-dessus du mur de fond, l'enjambe, saute à terre, se cache derrière la colonne. Colombine sort de la maison. Arlequin se montre subitement ; surprise de Colombine ; Arlequin retire son masque ; déclaration d'amour ; Arlequin enlace Colombine... Coups de sonnette, hésitation, Arlequin regagne sa cachette. Colombine ouvre la porte du fond, Pierrot entre, sa mandoline en bandoulière, cachant derrière son dos un gros bouquet. Il présente le bouquet à Colombine, qui le prend sans enthousiasme en détournant la tête. Voyant qu'elle ne répond pas à ses avances, Pierrot sort navré. Arlequin, sortant la tête de sa cachette, le regarde s'en aller et fait signe d'intelligence à Colombine. Celle-ci rentre dans la maison.
Pierrot reparaît, pleurant à chaudes larmes ; il sort une bouteille de sa poche, boit quelques gorgées, pose la bouteille par terre derrière lui et accorde sa mandoline. Tourné vers le balcon de Colombine, il chante une sérénade. Au bout de quelques notes, Arlequin l'interrompt d'un coup de batte dans le dos ; étonnement de Pierrot, qui recommence encore et cette fois chante sa sérénade en entier :Pour peindre vos grâces fines,
Votre taille de roseau,
Je saurai prendre à Watteau[1]
Son âme, ô ma Colombine.Un vieil air de mandoline
L'évoquera du tombeau
Pour peindre vos grâces fines,
Votre taille de roseau...Mais Arlequin, sortant de sa cachette, administre au chanteur une volée de coups et Pierrot se sauve en se frottant le dos.
Joie d'Arlequin, qui fait quelques entrechats, puis se précipite triomphant chez Colombine. Rideau.
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Sources
- La Vérité sur l'Invention de la Projection animée, Émile Reynaud, Sa Vie et ses Travaux - Maurice Noverre - 1926
- Émile Reynaud, Peintre de Films - Coll. Les Maîtres du Cinéma - Cinémathèque Française 1945 - P64#