la Haute-Loire - 14 avril 1877 - n° 44
Par Sylvie Saerens le jeudi 12 février 2009, 1h30 - Les Cours du Puy-en-Velay dans la presse locale - Lien permanent
Cours publics de la ville
SCIENCES PHYSIQUES
Hier soir a eu lieu devant une nombreuse assistance la clôture de ces cours intéressants et instructifs.
En terminant, M. E. Reynaud, le sympathique professeur, a prononcé les paroles suivantes :
Dans ces leçons, où nous avons cherché à rendre aussi complet et, cependant, aussi succinct que possible, l’exposé des notions les plus utiles de la mécanique appliquée, nous avons bien des fois regretté l’absence de cette belle collection de modèles de machines qu’un donateur généreux et patriote a voulu laisser au pays natal de son père.
Nous avons visité nous-mêmes la collection de M. Clair ; elle se compose de plus d’une centaine de modèles de toutes les machines employées dans l’industrie. Et quels modèles ! La plupart des organes de machines sont reproduits avec les dimensions qu’ils ont dans nos ateliers – en fer, cuivre, acier. – Les machines complètes sont exécutées à une échelle qui leur permet de fonctionner comme le ferait l’original, et qui rend visible le jeu de tous leurs organes.
Bientôt, sans doute, cette précieuse collection sera installée dans notre beau Musée ; nous ne saurions alors trop engager nos jeunes gens, les élèves de nos écoles, à s’inspirer de ces modèles, à y chercher le goût des travaux mécaniques.
Déjà, nous sommes heureux de le dire ici, nous avons pu constater, cette année, une plus grande assiduité à nos leçons. Cet hiver, un assez grand nombre de jeunes gens ont suivi avec régularité les cours de mécanique du jeudi et du vendredi. Nous croyons que les notions qu’ils y ont puisées pourront leur être d’une grande utilité dans l’avenir.
Jeunes gens, nous le disions au début de ces leçons, l’industrie est aujourd’hui l’une des forces vitales des nations. Tournez donc votre activité vers les travaux mécaniques. Ah ! certes, vous n’oublierez pas un seul instant que rien d’élevé ni de durable ne saurait être fondé sur la recherche exclusive de la prospérité matérielle. – Jeunes gens, vous allez bientôt devenir des hommes, et vous avez plus et mieux à faire que de poursuivre les jouissances d’ici-bas – même les plus honnêtes ne sauraient satisfaire aux légitimes aspirations de vos âmes, aux élans généreux de vos cœurs. – Mais, trouvant toujours dans vos sentiments religieux et dans la voix de votre conscience la règle suprême de vos devoirs, vous ne négligerez pas, d’ailleurs, la culture de vos forces intellectuelles.
Mieux et plus que vos devanciers, vous vous appliquerez à faire fructifier les ressources si variées dont la nature a doté notre département ; vous utiliserez nos cours d’eau ; vous mettrez en œuvre les matières premières qui gisent dans notre sol, les productions dont chaque année la terre, comme une mère féconde, recouvre nos prairies et nos champs ; et ainsi, tout en vous élevant vous-mêmes, vous contribuerez, pour une plus large part, à développer la grandeur, la prospérité, la gloire véritable de notre chère patrie.