Le cours de physique qui a eu lieu jeudi dernier a tenu toutes ses promesses. Le jeune professeur, M. Reynaud, a, pendant près d’une heure au quart, captivé l’attention de l’auditoire composé de jeunes élèves des cours industriels et de beaucoup de dames et de demoiselles de la ville.
L’annonce de ce cours avait en effet attiré une nombreuse assemblée que la Salle n’a pas pu recevoir toute entière, ce qui nous fait regretter qu’il n’y ait point dans la ville, une salle destinée aux cours publics qui constituent aujourd’hui une partie essentielle de l’Éducation populaire.
M. Reynaud a exposé, dans cette première leçon les principes qui doivent diriger son cours, avec une parole lucide, élégante, dont quelques mots cependant n’ont pas été bien entendus et se sont perdus sous la hauteur de dôme de la Salle.
Il a donné le programme des leçons qu’il doit nous faire sur la chaleur, la lumière et l’électricité.
Pendant tout le cours de son exposition, il a appuyé ses théories (qu’il avait su mettre, d’ailleurs, à la portée de ses auditeurs) sur des exemples qui ont frappé tous les yeux.
Au moyen de la lumière oxhydrique, il a projeté sur un immense écran, les instruments qui doivent servir à ses expériences.
Il a montré le parti que l’on pourrait retirer de ces projections éclairées au moyen de cette lumière.
A la satisfaction de l’auditoire, il a expliqué ce qui constituait la lumière qui lui est d’un si grand secours dans l’enseignement des théories physiques et COMBIEN IL SERAIT A DESIRER QUE DANS TOUT ENSEIGNEMENT, MEME DANS LES LEÇONS SUR LES BEAUX-ARTS, LES TABLEAUX FUSSENT MIS SOUS LES YEUX DES AUDITEURS[1]. Ainsi s’est passée cette soirée, une des plus intéressantes que nous ayons eues, où le professeur n’a cessé d’instruire en rendant la science agréable et accessible à tous les yeux.
Des applaudissements nombreux ont à plusieurs reprises couvert la parole du Professeur.
L’appareil destiné à la projection de la lumière oxhydrique était très bien manié par le jeune M. Reynaud, fils de l’honorable vice-président du tribunal civil, qui avait prêté sa collaboration au professeur, son parent.

Source

Notes

[1] Certains mots ont été mis en évidence par Maurice Noverre, nous les retranscrivons tels quels