la Haute-Loire - 9 mars 1875 - n° 28
Par Sylvie Saerens le jeudi 12 février 2009, 11h10 - Les Cours du Puy-en-Velay dans la presse locale - Lien permanent
COURS DE SCIENCES NATURELLES
A L’HOTEL-DE-VILLE
L’étude de la Nature révèle à l’esprit attentif merveilles sur merveilles ; et les objets les plus humbles, les plus délicats ; comme les plus imposants et les plus grandioses, sont occasion incessante, sujets toujours nouveaux d’apprendre et d’admirer. Ces réflexions nous sont inspirées par le souvenir des faits remarquables – merveilleux, dirions-nous, s’il ne s’agissait ici des phénomènes les plus naturels – dont M. Reynaud entretint vendredi dernier ses nombreux auditeurs, en exposant la structure intime et le rôle des feuilles dans le règne végétal.
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Essayons, en revenant au sujet de cet entretien, de faire partager à cet égard à nos lecteurs les impressions que fit naître en nous le simple exposé fait par M. Reynaud des fonctions dévolues, dans le jeu incessant des forces vitales sur notre planète, à ces légers et mobiles ornements du végétal : les feuilles.
Nous ne pouvons retracer ici le tableau, présenté avec une saisissante clarté, de la classification des feuilles d’après leurs formes, les découpures de leurs limbes, le réseau varié de leurs nervures. A cette énumération pleine d’attrait venait s’ajouter le charme de nombreux tableaux par projection ; et nous essaierions en vain ici de faire saisir les simples types, peu nombreux cependant, auxquels, aidant ainsi singulièrement la mémoire, le botaniste a su ramener les variétés si nombreuses que lui offre la nature.
Nous ne voulons ici que faire comprendre la structure intime des feuilles, telle que la science nous apprend à la connaître, telle que la révèle à nos sens imparfaits ce puissant outil des sciences modernes : le microscope.
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Animaux et végétaux sont solidaires : dans le perpétuel échange des matières premières de la vie, les deux règnes se donnent un mutuel concours !
Mais comment s’exécute ce merveilleux travail des végétaux ? A l’aide d’un outil : la feuille, et d’une force : la lumière.
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Par sa transparence, inondée des feux de l’astre du jour, la feuille reçoit enfin la lumière – mystérieuse puissance que la science a su rendre docile collaboratrice depuis les modernes découvertes de la photographie !