BUT
L'appareil a pour but d'obtenir l'illusion du mouvement non plus limi­tée à la répétition des mêmes poses à chaque tour de l'instrument, comme cela se produit nécessairement dans tous les appareils connus (Zootropes, Praxinoscopes, etc) mais ayant, au contraire, une variété et une durée indé­finies et produisant ainsi de véritables scènes animées d'un développement illimité.
D'où le nom de Théâtre optique donné par l'inventeur à cet appareil.

PROCÉDÉ
Le moyen nouveau employé par l’inventeur pour obtenir ce résultat nouveau et qui forme l'objet du présent brevet réside dans :

L'application aux appareils produisant l'illusion du mouvement, d'une bande flexible, de longueur indéfinie, portant une suite de poses successives, se déroulant et s'enroulant sur un dévidoir et s'engrenant au passage après la couronne de l'instrument, découpée à jour, afin de laisser libre la vision des poses.
Dessin annexé au brevet n° 194.482 - figure 1
Cette bande flexible peut être d'une matière quelconque, opaque ou transparente (les poses étant, suivant l'un ou l'autre cas, éclairées par ré­flexion ou par transparence).
Elle peut être ou flexible entièrement, ou seulement dans l'intervalle des poses.
Les poses qui y sont figurées peuvent être dessinées à la main, ou impri­mées par un procédé quelconque de reproduction, en noir ou en couleurs, ou ob­tenues d'après nature par la photographie.

PRATIQUE
Dans sa forme pratique l'appareil se compose :

1° - d'un Praxinoscope (déjà breveté antérieurement par l'inventeur lui-même) ou de tout autre appareil analogue (Zootropes, etc) dont la couronne est percée à jour de fenêtres correspondant aux poses successives (en nombre variable selon le modèle adopté) et munie de goupilles extérieures sail­lantes également espacées (Voir la planche de dessins).
Dessin annexé au brevet n° 194.482 - figure 3''Ces goupilles sont destinées à s'engrener dans des trous correspondants, pratiqués à distance convenable dans la bande flexible.

2° - d'un dévidoir, composé de 2 tambours de diamètre convenable, montés sur un axe chacun et pouvant être entraînés, dans un sens ou dans l'autre d'un mouvement de rotation soit à la main, soit par tout moteur mécanique ap­proprié.

3° - d'une bande flexible dont la longueur indéfinie dépend du nombre de poses dont se compose la scène à reproduire et qui, enroulée d'abord sur l'un des tambours du dévidoir, puis passant autour de la couronne de l'appareil, s'appliquant sur cette couronne, suivant une portion plus ou moins grande de son contour, s'engrenant par les trous percés de distance en distance, avec les goupilles saillantes de cette couronne, vient s'attacher au deuxième tam­bour.

Par suite de cette disposition, tout mouvement de rotation, de sens conve­nable, communiqué aux tambours, forcera la bande à s'enrouler sur l'un en se déroulant de l'autre et en entraînant entre eux deux la couronne de l'appa­reil avec laquelle elle se trouve engrenée.

Dans cette disposition, la bande entraîne la couronne. On peut aussi adopter la disposition inverse, dans laquelle les dévidoirs sont sollicités à se mouvoir (par un ressort intérieur, par exemple) dans le sens qui produit, pour chacun d'eux, l'enroulement de la bande ; ces deux tendances se faisant équilibre, la bande reste immobile, mais si l'on fait tourner (à la main ou par moteur) la couronne de l'instrument, la bande sera, dans ce cas, entraî­née par la couronne et le même effet se produira que ci-dessus.
Dessin annexé au brevet n° 194.482 - figure 4Il va sans dire que les dispositions de détail peuvent varier : c'est ainsi que la bande peut s'engrener avec la couronne par des échancrures sur les bords ou tout autre mode d'engrenage ; qu'elle peut, dans son trajet de l'un à l'autre tambour du dévidoir, s'appuyer non seulement sur la couronne, mais encore sur des rouleaux ou supports intermédiaires ; Dessin annexé au brevet n° 194.482 - Légendequ'elle peut, si sa lon­gueur n'est pas trop considérable, se transformer en une bande sans fin dont les deux extrémités soient réunies, et qui s'enroule sur deux tambours suffi­samment éloignés ; que le mode d'éclairage peut varier, ainsi que les dispo­sitions optiques accessoires, selon que l'on a pour but un appareil à vision directe ou un appareil produisant la projection sur un écran des scènes ani­mées obtenues.

Paris, le 1er Décembre 1888
Certifié l'écriture
signé E. Reynaud
58, rue Rodier

Un rôle et demi
et neuf lignes formant un total
de quatre-vingt-dix-huit lignes

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Sources

L'original de ce brevet est déposé et conservé à l'Institut National de la Propriété Industrielle, 26bis rue de Saint-Pétersbourg, 75008 Paris